Jean Ziegler (né le 19 avril 1934 à Thoune, marié) est un homme politique, altermondialiste et sociologue suisse. Il détient un doctorat en droit et un autre en sociologie.
Il est professeur de sociologie à l’université de Genève jusqu’en 2002 et à l’université de la Sorbonne à Paris. Il publie aussi de nombreux livres. Il est conseiller municipal (socialiste) de la ville de Genève de 1963 à 1965. Il est conseiller national (socialiste) de 1967 à 1983, puis de 1987 à 1999. Il fut le premier dirigeant de la communauté d’Emmaüs genevoise.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont les plus récents accordent une place importante à la question du droit à l’alimentation.
Jean Ziegler est le rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies de 2000 à 2008. Il est actuellement membre du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
En tant que rapporteur spécial, il a étudié le niveau d’alimentation des populations de nombreux pays (Niger, Éthiopie, Inde, Bangladesh, Mongolie, Brésil, Palestine, Guatemala…). En 2011, il a qualifié de « crime contre l’humanité » le fait d’abandonner les cultures vivrières au profit des agro carburants.
Il est membre du comité de parrainage du tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le 4 mars 2009.
Jean Ziegler a participé aux travaux de reconnaissance de la spoliation de déportés de leurs comptes bancaires (en Suisse) au profit de l’Allemagne nazie. Son travail est décrit dans « La Suisse, l’or et les morts », paru en 1997 aux éditions du Seuil. Il y explique comment les banquiers suisses ont aidé à financer la machine de guerre des nazis.
Jean Ziegler est l’auteur de plusieurs livres sur la mondialisation et sur ce qu’il considère être des crimes commis au nom de la finance de marché mondiale et du capitalisme, condamnant en particulier le rôle de la Suisse. Il s’oppose à la théorie libérale économique, qui justifie l’existence des riches par leur rôle dans la redistribution des richesses. Il critique fortement l’action du FMI, qui conditionne ses aides financières à des plans d’ajustement structurels, qui supposent notamment la privatisation des services publics, conduisant souvent, selon lui, à leur dégradation avec des conséquences tragiques sur la santé publique et l’alimentation dans les pays les plus pauvres.
Enfin, il accuse les États-Unis («l’empire américain contre la démocratie planétaire») d’être le bras armé des entreprises multinationales. Il insiste sur la spécificité de la politique étrangère des États-Unis, et leur refus de nombreuses conventions internationales (Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, contre la sanction judiciaire des crimes de guerre – Convention de Rome, 1998, contre le concept de droits économiques, sociaux et culturels – Conférence de Vienne, 1993).